EN attendant noel

Publié le par GUYLAINE -dany.d 2

Pour faire patienter les petits enfants sages du monde entier,quelques petites histoires de Noêl et des vidéos.
Je vous souhaite de bonnes fetes de fin d'année.
        

 LE NOËL DU PETIT JOUEUR DE VIOLON

-Jean, dit à son domestique M.Capelle de la maison et Cie,allez donc voir quel est ce tapage à la porte de la rue.
-Je n'ai pas besoin de me déranger monsieur Capelle, pour savoir que c'est le petit mendiant à qui vous m'avez fait donner deux sous ce matin,
répondit Jean en regardant par la fenêtre du bureau.
-Ces mendiants ne nous laisseront donc jamais tranquille, s'écria M Capelle. Tous les ans, je donne cent francs au bourgmestre pour les pauvres de la ville. Dites lui cela, Jean de ma part, et faites- les partir.
-Attendez un pzu que j'aie fini d'épousseter votre grand fauteuil, monsieur Capelle, et vous verrez si je n'irai pas le lui dire. C'est incroyable comme il y'a toujours de la poussièere poussière dans votre bureau. Comment donc! cent francs aux pauvres de la ville! je lui dirai cela, soyez tranquille, et si il lui prend l'envie de recommencer, je lui dirai par dessus le marché que je n'ai pas le temps de courir du matin au soir après des rien-du-tout, des gueux, des rats monsieur capelle...
Et Jean donnait de si furieux coups de son plumeau sur le fauteuil que les plumes se détachaient par poignées...-Oui, monsieur Capelle, des rats.Cent francs par an! vous badinez, je pense.
-Doucement, s'il vous plait Jean, vous allez dechirer le cuir de mon fauteuil.J'entends de nouveau le le violon. Sortirez-vous à la fin?
-Oui monsieur Capelle,fit Jean, en passant son plumeau sous son bras.Mettez-vous seulement un peu à la fenêtre pour entendre comment je vais l'arranger.
Puis il se planta au milieu du bureau, croisa ses bras, et regardant son maître attendri,la tête sur le coté,s'écria
-Est-il Jésus Dieu possible que des rien-du-tout,des gueux, des rats,oui, es rats, M Capelle,viennent ennuyer jusque dans sa maison un monsieur si honnête, et qui donne cent francs par an aux pauvres de la ville? Non,monsieur,cela n'est pas croyable.Ayant ainsi parlé,Jean se dirigea lentement du coté de la porte, les bras croisés, et le nez en terre, avec des petits hochements de tête, comme un homme qui médite sur ce qu il vient de dire,mais au moment de sortir,il releva les yeux, et interpellant son maître:
-Aussi donc, Monsieur Cappelle,je lui dirait de votre part...Qu'est-ce qu'il faudra dire,s'il vous plaît monsieur?
-Jean!Attendez un peu,cria en ce moment une joyeuse voix de petite fille.
Et Hélène,que tout le monde appelait Leentie dans la maison,entra en sautillant dans le bureau de son père.Oh!la jolie enfant! Elle avait dix ans,les joues roses,les cheveux blonds,les yeux bruns,et sa grande tresse serrée dans les noeuds de soie bleue battait dans son dos,comme une gerbe.
serrée dans des noeuds de soie bleue battait son dos,comme une gerbe d'épis tressés
-Père,supplia t-elle,un petit sou pour le joueur de violon qui est devant la porte de la maison
Jean ira lui porter.
Mais M cappelle lui répondit avec humeur:
-Qu'as-tu donc à t'occuper de cet affreux petit drôle?J'en ai asez de sa manivelle.
-Ah!père,il est si gentil,fit l'enfant en joignant les mains,très doucement,et il joue si bien;il n'à peut-être plus de père,car enfin...Est-ce que tu me laisserais aller jouer du violon aux portes des maisons père?
-Leentie,voilà une sotte question...Qu'ya t-il de commun entre nous et les pauvres gens?Tu es la fille de Jacob Cappele,de la maison Cappelle et Cie.
-La plus riche maison de la ville,Leentie,dit Jean en crachant derrière sa main,dans le corridor.
-Eh bien père...Tiens!Je voulais te dire quelque chose de très raisonnable et voilà que j'ai oublié...Ah attends je sais maintenent...Je ne voudrais jamais que ma poupée manquât de rien tant que je serais vivante, et pourtant je ne suis que sa maman.Voyons,un petit sou s'il te plaît, papa,ou je le prends sur l'argent de mes économies.
-Tiens voilà le sou,Leentie,mais c'est le dernier qu'aura ce petit mendiant.A votre âge mademoiselle,j'étais déja plus sérieux:je m'occupais des interêts de la maison,au lieu de prendre attention a des coureurs de rues.
-Je suis pourtant bien sage,père.Je sais tout les jours ma leçon et j'ai eu hier encore trois bons points pour mon écriture.
-oui, ma chérie,mais tu es pendue tout les jours à ma poche.Un sou est un sou,et dix sous font un franc,et un franc avec d'autres francs font au bout de l'année un joli interêt.Crois-tu qu'on nous donnerait comme cela des sous à la porte des maisons si nous étions pauvres?
Ici Jean crut devoir intervenir,et crachant encore une fois derrière sa main,dans le corridor,il s'écria
-Ah bien,non Leentie,qu'on nous le donnerait pas.Un si bon monsieur et qui tous les ans donne cent francs aux pauvres!Ahien,non, et pour ma part,monsieur Cappelle,je vous dirais!Allez vous en;nous avons bien assez déja de nos pauvres,auxquels nous payons cent francs par an.Est-ce que je mendie, moi?Je suis domestique chez monsieur Cappelle et je travaille.Eh bien,travaillez aussi.Voilà ce que je dirais.
M Capelle haussa les épaules, et poussant du doigt Leentie vers la porte:
-allons, fillette, va avec Jean.Voici la fin de l'année et j'ai à revoir mes livres de comptes.
Ils descendirent et brusquement Jean se mit à crier de toute la force de ses poumons:
-Hé là-bas!Hé!Mendiant Garnement!Propre à rien!
L'archet cessa de grincer les cordes du violon et un jeune garçon se leva de la marche en pierre sur laquelle il était assis,dans l'encoignure d'une porte.Alors Jean prit un air majestueux et la main tendue,comme un avocat qui commence un plaidoyer:
-Monsieur Cappelle vous fait dire,de sa part,qu'il donne cent francs par an aux pauvres de la ville et que...
-Venez,petit,venez par ici,interrompit Leentie,poussant à travers la porte sa jolie tête rose.et de la main lui faisait signe d'approcher.
Le petit mendiant qui avait ôté son chapeau,en souriant gauchement,quand Jean s'était mis à lui parler,entra dzans le grand vestibule peint en marbre blanc,étonné,regardant la hauteur des voûtes,réitèrés mouvements de têtes humbles et lents pour saluer.
Jean ferma la porte,examina le garçon des pieds à la tête,et tout à coup indigné,montra Leentie et s'écria;indigné:
-Savez-vous à qui vous parlez?A Leentie la fille de M Cappelle. Et M.Meganck,le notaire lui même,n'est pas plus riche que M. Capelle,quoique son cochet it un frac avec de l'argent dessus.
Mais l'enfant avait posé le doigt sur les haillons du musiciens:
-N'ayez pas peur  dit-elle, et répondez-moi.vous n'avez plus peur de père petit?
Il fixait à présent les yeux sur la pointe de ses pauvres vieux souliers,haussant les épaules doucements,pour montrer qu'il ne comprenait pas;puis par contenance,un poing sur sa hanche,ilse mit à siffler dans ses dents,d'un air à la fois timide et résolu.
Bon c'est un sourd- muet,s'exclama Jean.J'ai vu ça de suite.Voyons,répondez.N'est-ce pas pas que vous êtes sourd-muet?
-Comment voulez-vous qu'il soit sourd-muet,Jean,puisqu'il chantait hier en jouant du violon?
Alors le jeune garçon,mit son instrument sous son menton et ouvrit la bouche comme s'il s'apprêtait à chanter;mais leentie posa la main sur l'archet et kui dit
-Moi j'aime le violon,mais mon papa ne l'aime pas.Je vous ai demandé si vous n'aviez plus de papa?est-ce que vous avez compris?
Il leva sur Leentie deux beaux grands yeux noirs,doux comme du velours,et haussa denouveau ses épaules;mais cette fois un triste sourire plissait le coin de sa petite bouche bien formée.
-Ah!s'écria Leentie,gaiement, en frappant ses mains l'une contre l'autre,il veut dire qu'il n'est pas du pays.D'où vient-il Jean?
Jean fit le tour du jeune garçon,les mains derrière le dos,levant et abaissant son long nez de travers pour mieux voir  les habits du petit mendiant et une grimace dédaigneuse,plissait le bas de sa grosse figure bien nourrie.
-Tenez,lui dit Leentie,j'ai demandé à mon père un sou que voici et j'y ai joins trois sous qui m'appartiennet.Cela vous fait quatre sous pour vous achetez un gâteau,car c'est la noêl ce soir.J'ai bien encore vingt sous dans ma tirelire,mais j'ai promit de les donnera la vieille Catherine.Amusez- vous bien:une autre fois je vous montrerai ma poupée,vous ne la connaissez pas?elle a coûté vingt francs.C'est une poupée très jolie.
Et Leentie mit ses quatre sous dans les doigts du jeune garçon.Il eut un beau geste reconnaissant,et de la main dans laquelle Leentie avait glissé les sous il frappa sa poitrine avec tant de vivacité qu'elle le regarda pour savoir  s'il ne s'était pas fait de mal.Il baissat aussitôt les yeux et une grosse larme coula sur ses joues pâles,tandis qu'il portait son argent à sa bouche et le baisait religieusement.
-Il poverello!cria-t-il tout a coup d'une seule voix avec une grande énergie.En glissant très vite son violon sous son menton,il posa l'archet sur les cordes et ouvrit la bouche en regardant en l'air,la tête sur l'épaule.
-Leentie!Leentie cria une voix dans l'escalier.
Et Mina,la bonne,parut dans le corridor,tout éssoufflée.
-que faites-vous ici Leentie?je vous cherche dans toute la maison.Est-il permis de faire courir ainsi les gens§Dieu du ciel! mon corset vient de craquer.Je serai obligée de remettre une agrafe.
Mais elle,toute à son admiration:
-Voyez Mina,quel gentil garçon! C'est le même qui nous a suivies dimanche quand nous sommes allées,Nelle et moi, à la boutique de M.Pouffs,le marchand de volailles,car vous étiez retournée ce jour là chez vos parents,il jouait du violon en nous suivant.
Nelle voulu le chasser  en lui montrant son poing,mais il n a pas eu peur de Nelle,et seulement il à mit son violon sous son bras.Ne trouvez-vous pas qu'il est bien gentil Mina?
-Comment pouvez-vous trouver gentil un affreux petit garçon sale,noir mal lavé,et qui porte les cheveux si longs,Leentie?je n'ai jamais rien vu de plus laid que ce vilain petit singe,et que vous feriez mieux de ne pas m'exposer à prendre un rhume en vous attendant.
-Mina!Mina!pourquoi dites-vous du mal de mon petit mendiant après l'avoir trouvé si gentil,hier soir,car je vous ai donné hier une piece neuve de cinquante centimes piour la lui remettre,et vous êtes remontée en disant que vous n'aviez jamaix un plus doux ni plus joli mouton.
Bon!Leentie,ce que je vous en dit aujourd'hui est pour vous mettre un peu en colère contre moi,c'est un doux mouton,voilà.
-Un doux et joli mouton,Mina.
-Oui tout ce que vous voudrez,Leentie,un doux et joli mouton.Êtes-vous contente?Je sais très bien que vous m'avez donné une jolie pièce de cinquante centimes toute neuve,avec la tête du roi Léopold dessus.Oui,je la vois encore d'ici.Elle toussait en parlant,un peu génée,car elle l'avait gardée pour elle.
Et Mina
,était en effet descendue la veille pour remettre la pièce au jeune garçon;mais au momant d'ouvrir la porte,elle avait vu le fils du sacristain Klokke à genoux dans la neige et cherchant à regarder par la fenêtre de la cave.Et Klokke,qui était jaloux,lui avait dit:
-Pourquoi venez-vous à la porte Mina?est-ce que vous m'avez entendue frapper à la vitre?j'ai pourtant frappé bien doucement.Je Suis sûr que quelqu'un à rendez-vous à cette heure avec vous.Est-ce le gros Luppe,le Crollé,ou Metten,le cocher de M.Meganek?Dites le moi,Mina ou je vous pince.
Qu'est-ce que vous chantez là?S'était écriée la grosse petite bonne.Vous êtes toujours planté devant le carreau pour savoir ce que je fais.Klokke§c'est fini.Je ne veux plus rien avoir pour vous.Mariez vous ailleurs.J'en ai assez de toules vos raisons.Qu'est-ce que vous dites?
-Hé bien,si c'est comme cela,je m'en vais.J'en ai assez de tout les museaux que je vois tourner ici.Vous avez beau dire,je pars pour ne plus revenir.
-Je ne dis rien.
-Non!non!c'est inutile.Nous irons chacun de notre coté.J'en connait qui vous valent bien,et il n'y'a que le choix qui m'embarrasse.Votre amie Justine...
-Prenez Justine je vous l'abandonne,avec son cou sur le coté et son air de n'y pas toucher votre ami Dirk...
-Prenez Dirk Voilà un joli mufle.Sans compter qu'il boit tout son mois en un jour.Il y'a bien de quoi faire la fière!
-Vous me rendrez mon mouchoir et mon gant,s'il vous plaît,avant dimanche,car je ne veux plus que vous ayez rien à moi3.
-Ni moi non plus.Vous le cent d'aiguilles et le  petit pot de pommade.
-Le petit pot de pommade!il y'a beau temps qu'il y'en a plus de la pommade dans votre pot.Allez ne me retenez pas plus longtemps.Je suis bien sotte de vouloir encore causer avec vous.
-Eh bien!gardez le petit pot,Mina,en souvenir de moi,et s'il vous en faut encore un...
-Je ne vous connais plus.
-Hein!
-Bonsoir.
-Voyons,mina,est-ce moi que vous attendiez, ou un autre?
-rien.?
6Dites-moi si tout est fini entre nous?
-Bonsoir
-Prenez Justine.
-ce sont là des histoires,ma petite Mina;je n'ai rien pour justine.
-Il n'y'a que le choix qui vous embarrasse.
-J'étais venu avec l'intention de vous donner...
-Hein?
-Mais c'est inutile,puisque tout est rompu.
-dites toujours.
-Non,cela sert à rien.
-voyons un peu.
-A quoi bon?
-C'est pour voir.
-Ce sera pour une autre.
-Alors,bonsoir.
-Mina,dites moi pourquoi vous êtes venue à la porte et je vous dirai...
Ah!Klokke,vous ne méritez pas qu'on vous aime,qu'est-ce que c'est que vous me donnez?
-Mina,je vous apportais une petite broche en jais.
-Montrez un peu pour voir.Mon petit Klokke,c'est très gentil d'avoir pensé à votre Mina.On voit bien l'amitié que les gens ont pour quelqu'un aux cadeaux qu'il lui font.
-Maintenant,Mina,nous ne nous quitteront plus.dites-moi pourquoi vous avez ouvert la porte?
-Ah Klokke c'est pour cet affreux mendiant qui jouait tantôt du violon devant la maison.Où est-il?l'avez-vous partir?
-le voilà qui tourne le coin de la rue.
-Leentie m'a donné de l'argent pour lui.
-Hem!Hem!
-pourquoi faites-vous Hem!hem!Klokke?
-C'est que si j'étais avotre place,Mina...
-que feriez-vous à ma place?
-Je sais bien ce que je ferais.les mendiants sont assez riches comme cela.
-N'en dites rien à personne,Klokke.Nous le mettrons avec les autres pour le jour de notre mariage.
6Ah!Mina il y'aura toujours du pain sur la planche avec une femme comme vous.*
Et voilà comment il se fait que le petit mendiant n'eut pas la jolie pièce que Leentie avait donné pour lui à la bonne amie de Klokke,le fils du sacristainMais la fine Mina n'avait garde d'en rien laisser paraître et elle faisait à présent semblant de se rappeler très bien qu'elle la lui avait donnée.
-C'est égal,Leentie,dit-elle,vous feriez mieux de ne pas vous occuper de ces petits traîneurs de pavés.Ce sont tous des fripons et des fils du diable.J'en ai vu comme cela pas mal à Bruxelles,quand j'étais en service chez M.Schoreels,le ferblantier, et j'entendais dire autour de moi qu'ils venaient de si loin que c'était au moins de Macaroni ou d'Italie,je ne sais plus au juste,mais c'est quelque chose comme cela.
-Mina!Mina!C'est donc plus loin que Bruxelles.Ah!pauvre petit garçon!je lui garderais certainement un morceau du gâteau de noêl.
-voilà votre père qui vous appelle.Rentrez vite, de peur qu'il ne vous trouve encore dans le vestibule.
-Bonsoir,petit mendiant,dit alors l'enfant,en faisant aller ses mignonnes mains;maman m'a appris à prier Dieu pour les pauvres.Je dirai dimanche à la messe une prière pour que vous soyez toujours un gentil garçon
Alors Jean redevenu hautain,le bourra dans les épaules.
-Allons sortez d'ici M.Capelle vous fait dire de sa part qu'il donne tous les ans cent francs aux pauvres de la ville.
-vous êtes bien dur,Jean dit Leentie
-Qui ça!moi? On m'a toujours dit que j'avais un coeur de poule.-Le rudoyer!Moi!Sortirez-vous a la fin,vilain petit rat?
Le petit mendiant regarda l'argent qu'il avait dans la main,murmura quelques mots que personne ne comprit et gagna la rue.Au moment de sortir,il leva ses yeux noirs sur Jean avec colère.
-Allez!Allez lui cria Jean,je me moque de vos grands yeux.vous ne pouvezrien contre moi.Je suis ici dans un bon service où je ne manque de rien et où je gagne de bon argent propre à rien!brigand!
Et la porte se ferma. 


 CHAPITRE II
Le petit joueur de violon remit son chapeau sur sa tête,serra autour de ses reins le vieux manteau qu'une corde attachait à son corps et se mit à remonter la rue en frappant ses pieds gelés sur le pavé plein de neige.
Le soir tombait et le long des façades,les vitres s'éclairaient l'une après l'autre.des lampes brillaient sur les tables.de temps en temps,une fenêtre s'ouvrait sur la lumière chaude des chambres;un homme ou une femme se penchait,fermait les volets.Les vtrines des boutiques,scintillantes de givre, étalaient des arabesques,légères comme des dentelles,sur lesquelles dansaient l'ombre des brosses,des torchons,des paquets de chandelles des nattes de paille qui pendaient à l'étalage.On voyait les boutiquiers aller et venir avec empressement derrière leur comptoir,en riant,par ce que les gros sous pleuvaient ce soir là dans leur tiroir,et les chalands tapaient leurs sabots à terre pour se réchauffer, en attendant leur tour d'être servis.
La vitrine du marchand de vin était une vraie merveille;le malin compère avait l'une à coté de l'autre,sur les planches,toute une armée de bouteilles,renfermant de belles liqueurs roses,brunes,jaunes et violettes que la lumière de la lampe faisait miroiter comme des topazes,des rubis,des améthystes et des saphirs.Et sur le trottoir la neige se colorait de feux qui reflétaient la nuance des liqueurs dans les bouteilles.Près de là le charcutier avait pendu à sa fenêtre de longs chapelets de saucissons,enguirlandés de fleurs en papier d'or, et de la belle saucisse luisante tournait en rond sur une assiette,à coté d'un grand foie de porc dont le brave homme était en train de couper une tranche.
L'enfant poussa la porte qui se mit a carillonner, et du doigt montra le foie.
-qu'est-ce que c'est,mon petit bonhomme?lui demanda le marchand.Je veux bien vous donner de foie,mais il faut me la payer.
En même temps il frottait plusieurs fois de suite son pouce contre son index pour donner plus de poids a ses paroles.
l'enfant tira de sa poche un de ses sous et le sur le comptoir,en passant sa main dessus de crainte que l'homme ne le prît avant de l'avoir servi.Le grand couteau luisant plongea alors dans le foie, et une tranche s'en détacha;puis le petit mendiant ôta sa main de dessus le sou et s 'en alla,emportant sa marchandise.Il avait grand faim,il mordait dans la tranche à belles dents,et en un instant il n'en resta plus rien.Il glissa alors sa main dans sa poche pour voir si il avait encore ses autres sous et continua son chemin.
Le pâtissier avait imaginé pour la noêl une montre extraordinaire.Des cramiques étalaient leurs dos bruns piqués de raisins,laissant sortir par place la miche dorée;et une pièce montée,superbe,avait la forme d'une tourCette tour
dont la base était en pâte de pouding,étageait trois rangs de galerie circulaire;en haut de la dernière,parmi les fruits confits qui brillaient sur le sucre de la croûte glaçée,une petite femme en jupe blanche,posée sur l'orteil du pied gauche,haussait en l'air sa jambe droite en ouvrant les bras comme si elle allait s'envoler.Puis des meringues soulevaient,non loin de la tour,leur écume figée au milieu de laquell deux cerises et une prune semblaient des îlots battus par les flots.contre la vitre,de grandes couques hérissées de drapeau en sooie rouge et bleue et de plumes frisées,posées debout,à coté d'hommes en spikelaus et biscuit,qui avaient l'air de dire bonjour aux passants.Il y'avait aussi des assiettes remplies de dragées,de pralines au chocolat,de fondants,de sucres de couleur,de caramels,mais la plus belle chose était certainement la tour aux trois étages,à cause de sa hauteur et de ses fruits.
Le petit vagabond s'arrêta longtemps devant ces merveilles;n'ayant jamais rien vu d'aussi beau.Il se baissait,se haussait,se penchait à droite,se penchait à gauche,faisait avec son haleine des trous dans le givre des vitres pour mieux voir.Et tantôt il sautait sur une ambe tantôt sur l'autre,frappant ses vieilles semelles sur le trottoir et chantant entre ses dents un air de son pays.Doucementil passa le bout de sa langue sur la vitre et lécha le givre à petits coups,croyant lécher les confitures.
Le pâtissier s'aperçoit tout à coup qu'il y'a quelqu'un derrière sa vitrine et il fait un geste de colère.Le petit joueur se sauve alors;mais le boulznger,lui aussi,a fait de grands hommes en spikelaus,des cramiques de fines farines,des couques en forme d'oiseau,avec des plumes et des drapeux.Et l'enfant s'arrête de nouveau,regarde ces belles choses avec le désir d'en manger.il n'a prit depuis le matin,pour toute nourriture,qu'un petit pain de deux sous et une tranchede foie.A la fin il se decide,pousse la porte vitrée du maître mitron,montra du doigt les bonhommes qui sont à la vitrine,et parmi ceux-là le plus beau.Mais la boulangère appuie le pouce de sa main droite sur la paume de sa gauche,l'avertissant ainsi qu'il doit avant tout payer.Il tire son sou et le pose sur le comptoir.
La méchante femme hausse alors les épaules et lui dit d'une voix aigre:
-avez-vous pensé vraiment,petit drôme,que vous auriez ce grand bonhomme pour un sou?
Puis elle prend le sou,le tourne dans ses doigts et lui donne un petit pain blanc,le plus sec de la fournée.
Comme c'est bon,du pain!il l'avale en quelques coups de dents et porte ensuite sa main à sa bouche pour y ramasser les miettes roulées dans les coins.

CHAPITRE III
constamment la sonnette des marchands carillonee ses drelin drelin;car de riches et pauvres vont à la boutique,ce soir là,pour acheter les cadeaux de noêl.Les ménagères passent en courant,la tête baissée sur la poitrine,les mains pelotonnées dans leur tablier,à cause de la bise qui rougit le nez et les doigts:et l'une tient dans les bras une cramique qui répand derrière elle une bonne odeur de pâte aux oeufs,l'autre à son poignet un cabas d'où sortent des goulots de bouteilles.des petits garçons et des petites filles passent aussi,chargés de provisions,et quelques-uns s' arrêtent pour ouvrir les paquets et prendre délicatement un bonbon,un morceau de sucre,un macaron.
De vieilles femmes,enveloppées de manteaux et le capuchon sur les yeux,sortent de l'église en marmottant entre leurs dents,qui claquent de froid,et y'en à qui tiennent à la main une chaufferette par les trous de laquelle le vent faisait pétiller la braise.
Le petit musicien voit briller daans la noire église les hautes fenêtres en forme de trefle;la porte étant restée ouverte,un flot de lumière se répand sur le parvis,jusqu'à ses pieds,avec une tiède odeur d'encens.Il pénètres souus les voûtes jaunies par le reflet des cierges,et se dirige vers le poêle où se meurt un petit feu de houille.Il ttend avidement ses mains et ses pieds vers la fonte brûlante:Il passe ensuite ses mains sur ses jambes et ses bras pour les imprégner de la châleur du poêle,et une douce action de grâce s'élève de son coeur pour remercier le Sauveur qui,aux approche de la grande nuit de noêl,lui donne du feu pour se réchauffer.
L'église silencieuse:on n'entend les nefs muettes que le grincement des chaises sur les dalles bleues,le pas du sacristain dans le choeur,et le claquement des sabots,lorsque les vieilles femmes en manteau noir se dirige du côté du bénitier afin d'y tremper leurs doigts avant de sortir.et de temps à autre une d'entre elles s'arrête près du poêle et ouvre au feu ses petites mains sèches,en regardant de côté avec défiance le jeune vagabond.Il sent alors glisser dans son sang une chaude langueur;sa tête retombe sur sa poitrine;il s'affaisse dans son vieux manteau troué dont il s'est fait un oreiller.Une voix irritée éclate tout à coup à son oreille.c'est le sacristain qui lui fait signe de partir.Il se lève regarde fièrement cet homme qui le chasse,ramasse son violon et s'en va lentement,en boitant,car ses pieds sont gonflés dans les vieilles bandelettes de cuir qui retiennent ses souliers à ses jambes.Il ouvre la porte,et la bise glacée le frappe à nouveau au visage
Alors le jeune garçon se parle ainsi à lui-même:
-francesco,mon pauvre Francesco,pourquoi as-tu quitté la montagne?Tu avais une mère à la montagne et tu l'as quittée.Où sont les autres,ceux qui m'ont précédés dans mon tour du monde?Paolo est mort dans la campagne,êndant qu'il faisait  chaud encore et que les arbres étaient verts.Il à bien du bonheur,Paolo!un jour,quand il gèle et qu'on à plus la force de marcher,on regarde derrière soi et l'on cherche de quel côté du ciel est la montagne.C'est alors,mon Francesco,que le chemin parait long et l'on se dit qu'on arrivera jamais.J'ai perdu en chemin Paolo;et Pietro aussi,mon cher Pietro,plus jeune qu emoi de deux ans,et les autres m'ont quitté en me disant:Bon voyage.Buppo était le plus grand,mais il toussait.Que sera-t-il arrivé de lui et des autres?Bonjour,Paolo,Pietro et les autres.Ce sera tabtôt la nuit de noeêl,ily' a fête dans le ciel et ceux de la montagne sont descendus vers Naples.Tous les ans,à la noêl,nous allions à naples,avec les cornemuses et les violons,et les gens nous donnaient de la galette,du fromage,des fruits ou de petites pièces de monnaie,tout au long du chemin.
Naples!Naples!Et tout le long du chemin,il y'avait des crèches avec l'âne,les mages et notre Sauveur,devant lesquelles ronflaient les cornemuses et chantaient les hommes de la plaine.Chez les hommes d'ici il n'a point de crèches et les mains ne jettent que du cuivre rouge.Ma mère me disait "tu es le dernier de mes entrailles et je te vois partir avec douleur.Mais on est riche où tu vas:voilà pourquoi je ne veux pas te retenir.Dieu soit avec toi!Quand tu reviendras,je pourrai mourir.Va donc,mon enfant"puis elle m'a donnée ce violon et elle est venue avec les autres mères jusqu'aux montagnes qui paraissaient bleues quand on les voit de loinEnsuite elles sont restées les bras tendus,et quand le soir est venunous avons joué de la cornemuse et du violon,afin qu'elles pussent encore nous entendre.Et maintenant, je reviens,mais plus pauvre que lorsque je suis parti,car je n'ai plus d'espérance.
A ce moment il entendit à quelques pas de lui trois petits garçons qui chantaient à la porte d'une maison,et l'un d'eux tenait au bout d'un bâton une lanterne où brûlait une chandelle.C'&tait des enfants de la campagne,en sabots,avec des écharpes sur la tête,et ils chantaient des complaintes de noêl pour gagner quelques sous.Le plus grand se haussait sur lapointe des pieds et chantait à travers le trou de la serrure,afin qu'on l'entendît mieux de l'interieur;le second chantait en tournant sur lui-même,les mains dans les poches,et l'on voyait sa bouche large ouverte,car il criait de toute ses forces;le troisième criait aussi,mais il s'interrompait à tout moment pour renifler car son nez coulait,et il se remettait à crier avec une telle force que sa voix semblait devoir se briser.Et tantôt l'un,tantôt l'autre disait "plus fort",pendant que celui qui avait le nez à la serrure tapait de petits coups du bout de son sabot contre la porte:alors ils se mettaient à crier tous les trois comme des diables.Et leur chanson était à l'unisson;mais l'un avait déja fini quand l'autre commençait,et le dernier courait toujours après le premier,sans pouvoir l'atteindre.la petite chandelle tremblante éclairait leurs nez rouges et faisait danser leur ombre derrière eux jusqu'au bout de la rue: et eux même dansaient à la dernière note de la chanson,en sautant et retombant sur le plat de leurs sabots,sans rire et voici ce que disait leur chanson:

                                                 Noêl!ils sont venus,les petits
                                                 Les petits et les plus petits encoreù                     
                                                 dis bonjour à l'âne de seigneur.
                                                 De notre seigneur Jésus-Christ.
                                                 Il y' a du foin et des navets cuits.
                                                 des carottes et du pain bénit.
                                                 Mangez les gens,les bêtes aussi.
                                                 Koekebakken et pain cuit
                                                 Noêl!Noêl!Amen!
                                                  
                                                 Noêl! baas!dirent les rois.
                                                 du foin pour nos trois chevaux.
                                                 Mais pour nous des koekebakken
                                                 Lesquels nos dents couperont.
                                                 si il en reste un tout petit morceau.
                                                 Mettez de côté pour les cochons.
                                                 Mangez,les gens, les bêtes aussi.
                                                Koekebaken et apain cuit.
                                                   Noêl!Noêl!amen!

                                                 Pour  chandelle une petite étoile.   
                                                 montre là où dort  Notre Seigneur .
                                                 Dans son maillot cousu de fil blanc.
                                                 sur la paille qui est dans la crèche.
                                                 Il dort,le joli petit mouton.

                                                  Blokke kloppen
                                                 S'il s'éveille,c'est pour mourir.
                                                  mangez les gens,les bêtes aussi,                                      
                                                         Koekebakken et pain cuit.
                                                                  Noêl!Noêl!Amen!

                                                  Car il mourra pour nous sauver de l'enfer,
                                                   Jésus-Christ,le fils de notre chèreDame.
                                                    Les petits et les plus petits encore.
                                                    Auront le cramique et du beurre en paradis.
                                                     Avec de la bonne musique de violon.
                                                    Mangez les gens,et les b*etes aussi,
                                                        Koekebakken et pain cuit.
                                                              Noêl!Noêl!Amen!

                                                   Oh!baas,si vous êtes contents des petits enfants,
                                                          donnez leur par amour de Christus;
                                                           de l'argent pour acheter des couques
                                                           des couques avec des printjes dessus.
                                                                          Blokke Kloppen.
                                                    Nous ôterons nos sabots pour y coucher le chat.
                                                               Mangez les gens,les bêtes aussi.
                                                                 Koekebakken et pain cuit
                                                                    Noêl!Noêl!Amen!

Les trois petits garçons allaient recommencer pour la troisième fois leur complainte quand ils entendirent tout ç coup jouer du violon à côté d'eux:c"était francesco qui,humble et souriant,les accompagnait,et du pied il battait la mesure pour tâcher d'être d'accord avec eux.Ils cessèrent alors de chanter,et le plus grand mit son poing sous le nez de francesco en lui disant.
nous ne voulons partager notre argent avec personne.
Ainsi chassé,il s'en va,de rue en rue ,jouant à la porte des maisons et devant les boutiques,mais l'archet glisse à peine sur les cordes,car les crins en sont gelés.
Où passera-t-il la nuit? Au fond d'une cour sombre,sous un hangar,une charrette de paille est remisée.Il pénètre doudans le hangar et soulève la paille pour se glisser dessous.Un chien sort rn ce moment de sa niche etfait entendre des aboiements furieux.Il revient sur ses pas et se dirige vers cettemaison où la charité,la grâce et la douceur lui sont apparues sous les traits de Leentie!effet,la belle maison blanche avec sa grande porte peinte en chêne sur laquelle les poignées de bronze des têtes de lions, et un peu au dessus,dans le panneau de gauche,uuperbe plaque de cuivre reluisante étale le nom de CAPPELLE et cie,gravé en grosse lettres.Il regarde les fenêtrespartout closes,et il y'en è trois au premier éclairées.
Qui donc est encore éveillé dans la maison?les sons d'u piano,comme une musique de paradis,s'échapppar les fentes des volets.et bientôt une petite voix d'or s'élève dans le silence de la nuit.Cette voixlui rappelle le murmure avec le quel sa mère le berçait,les chants des petits enfants de la montagne,le vent les arbres,mille choses tendres et lointaines.Puis lvoix cesse,mais il l' entend longtemps encore,comme un chant de noêl,au fond de son coeur.Des portes s'ouvrent dans la rue et il en sort des ombres qui marchent rapidement;quelques-unes balancent à la main des petites lqui rougissent la neige,car les réverbères de la ville sont éteints.Tces petites lanternes se dirigent du même côté,là où la cloche sonne pour la messe de minuit.La porte de la maison des Cappelle Cie s'ouvre aussi et une joyeuse lumière se répand au-dehors:des hommes et des femmes,vêtus,serrent la main au maître de maison,et une petite voix,celle qui à chanté,leur jete le bonsoir;pula compagnie se sépare en riant,la porte se referme et les fenêtres où brillait l'éclat des lampes uneàune s'obscurcissent.Ah!M.Cappelle à voulu fêter le réveillon et il à bien fait les choses:on a bu du thé,du vin chaud et du punch;la table était remplie de beaux pâtés et de belles tartes dans lesquels le couteau à taillés de grandes brèches.Mina seshabilla Leentie et la couche dans des draps chauds,après l'avoir embrassée;et au moment de s'endormir,Leentie tourne la tête du côté de son arbre de noêl,qu'elle à fait monter dans la chambre,avec poupée,les étuis,les boîtes à ouvrage et les cornes de dragées.Alors la lumière qui danse au haut de la maison sur le rideau de Leentie,comme une étoile dans le brouillard,s'éteint à son tour,et l'obscurité enveloppe le doux sommeil de la fille de M.Cappelle.

   Chapitre IV

Ah!Qu'ils sont gais,les petits flocons de neige,lorsque,pareils à des papillons d'hiver bondissant sur le tremplin de la bise,ils montent descendent,montent encore et qu'un enfant passe,à travers la fenêtre entr'ouverte,sa main dodue pour le saisir§Qu'ils sont gais pour tout autre aue le pauvre Francesco,dans cette nuit glaçée de Noêl!De grosses larmes roulent au bord de ses yeux,tandis qu'il souffle son haleine sur le bout de ses doigts Le monde est bien dur§Que va-t-il faire maintenant? il voit dans l'ombre une porte profonde dont la neige n' a pas recouvert le seuil; il y va.Tenez, le voilà qui s'assied,après avoir eu soin de tirer son manteau sous lui;et son menton sur ses genoux,il s'endort.
Tout a coup  il lui semble que la terre s'est dérobée sous ses pieds,Est-ce lui qui monte? Est-ce la terre qui descend?Qu'importe!ce qui découvre à ses yeux est bien plus beau que la terreEt tout de suite il sent une odeur délicieuse,comme celle qui sortait de la cave du pâtissier.L'air est embaumé de vanille,de safran,de cannelle,de citron,et un petit vent chaus répand ces bonnes odeurs au loin.Dieu!qu'elles sont enivrantes!il les sent couler dans ses veines comme le jus des fruits mûrs.
De magnifiques campagnes s'étendent à présent devant lui,avec des tons de pourpre,d'émeraudes et de turquoises,jusqu'aux horizons de montagnes qui dentellent l'azur du cielEt un abricot,étincelent comme un soleil,répand sa lumière sur les gelées,les sirops et les crèmes du paysageJamais le vrai soleil ne lui à paru à la fois si brillant et si humide!
"Seigneur!Seigneur! Que tout cela est bon et qu 'il fait doux de vivre"
ainsi se parle francesco,car il vient de prendre un bain dans la crème et il à mangé trois îles coup sur coup.Ouis une montagne de caramel  se dresse devant lui,surmontée de la même tour qu'il a vu chez le pâtissier.
Qui donc habite la tour?Ce ne peut être qu'une fée,et la fée sans doute est la reine du pays qu'il vient de parcourir.
Mais comment pénétrer dans la muette et splendide tour?Il cherche en vain la sonnette.Toc,toc!Fait-il enfin Et une voix,douce comme de la confiture,lui répond du fond de la tour:
Il entre.
De grands escaliers es sucre montent d'une galerie de pouding vers une galerie de nougat.
Toc,toc!fait-il encore.Et la même voix répond
-Plus haut.
toujours frappant,il arrive à la dernière galerie,qui est en biscuit aux amandes,après avoir passé par toutes sortes de merveilles;et tout à coup il se trouve en présence de la petite danseuse du pâtissier.Elle lui sourit gentiment et lui dit-Je t'attendais, mon petit Francesco.
A vrai dire,elle lus posée sur la pointe de son orteil,la jambe droite levée comme il l'avait aperçue la première fois,la tour,chez le pâtissier.Non elle était debout sur ses deux pieds et lui tendait la main,à présent.
Jamais Francesco n'avait vu une si jolie personne,ni plus mignonne,ni plus potelée,ni mieux faite,elle était toute en sucre,avec des couleurs éclatantes qui la rendait encore plus à son goût.Oh! c'était desi appétissant que Francesco
qui ne savait que répondre à la jolie personne,se mit à lui lécher le cou sous ses cheveux blond cendré.
d'où vient qu'il pensa tout à coup que cette jolie créature était la même que celle qui lui avait fait la charité,tandis qu'il se trouvait encore sur la terre.Et danseuse eût compris ce qui se passait en lui,elle lui dit
-Oui,c'est bien moi.Voici ma main:épousons nous,mon royaume sera aussi le tien.Alors, Francesco mit sa main dans la sienne et ils furent mariés.
Le bel abricot couleur de soleil s'obscurcit en ce moment aussitôt une teinte crépusculaire revêtit la crête  des monts et la plaine entière se couvrit d'une couche glaçée de confiture aux lueurs sombres.
-Voici la nuit,francesco,lui dit la petite fille en sucre,nous allons nous séparer.Et Francesco la vit fondre lentement,comme une étoile dans les clartés croissante du matin,et la tour se fondit,et les montagnes s e fondirent et les paysages se mirent à fondre aussi pendant que lui même se sentait fondre,fondre toujours un peu plus.
Jusqu'à ce que
Le matin la servante de la maison,en ouvrant la porte pour aller chez le boulanger trouvaur le seui  un petit cadavre glacé.
-Chut!ne le réveillons pas.Il est parti le pauvre Francesco,sur l'aile du rêve à travers la nuit de noêl.


              
                                                      
                                                                                                                                      
 


















 

 

ARBRE DE NOEL

Publié dans contes de noel

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